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FAMINES IN THE INDIAN SUBCONTINENT, 1500 to 1767
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1700 + 1701 scarcities: Madurai1700 map
Documented causes: drought + selfish damming of river
Documented effects: famine narrowly averted

J. Bertrand, "La Mission du Maduré" (vol. 4, 1854)
LETTRE DU P. PIERRE MARTIN, MISSIONAIRE DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS, AU P. LE GOBIEN, DE LA MÊME COMPAGNIE.
Aour, dans le Maduré, le 11 décembre 1700.
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[very long account of the progress of the mission, not omitting setbacks such as the imprisonment of P. Borghese at the behest of a wealthy local anti-Christian zealot, which resulted in a cat-and-mouse process of release and re-arrest, until] ...
pp99-100: "Les habitants, indignés qu'on revînt tant de fois à la charge, criaient que la famine dont ils étaient menacés ne venait que de la colère du Dieu des chrétiens, qui suspendait les pluies, et les empêchait de tomber, pour venger l'innocence de ses docteurs.
[serious negotiations followed] ...
Le lieutenant remit donc le Père en liberté; et comme dès le lendemain il plut si abondamment, que les étangs en furent remplis et les campagnes inondées, les idolâtres ne manquèrent pas de dire que la sécheresse, qui avait désolé si longtemps le pays, n'avait pu être qu'un châtiment de l'injuste détention du P. Borghese et de ses catéchistes."
J. Bertrand, "La Mission du Maduré" (vol. 4, 1854)
LETTRE DU P. MARTIN, MISSIONAIRE DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS AUX INDES, AU P. DE VILLETTE, DE LA MÊME COMPAGNIE.
Aour, 1701.
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pp181-3: "J'étais encore à Elacourrichy vers la mi-mai, qui est la saison où les vents commencent à souffler avec impétuosité: ils se déchainent alors avec tant de fureur, et ils élèvent en l'air des nuées de poussiere si épaisses, qu'elles obscurcissent le soleil; en sorte qu'on est quelquefois quatre à cinq jours sans l'apercevoir. Cette poussière pénètre partout, elle saisit le gosier, et cause sur les yeux des fluxions si violentes, qu'on devient souvent aveugle.
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Ces grands vents sont les avant-coureurs des pluies abondantes qui tombent vers la côte occidentale de l'Inde et sur les montagnes du Malabar, d'où se forme le fleuve Coloran, qui porte la fertilité dans les royaumes de Maïssour, de Maduré, du Tanjaour et du Choren-Mandalam. Les peuples de l'Inde attendent ces pluies avec la même impatience que ceux d'Égypte soupirent après l'inondation du Nil.
On croyait que le fleuve grossirait cette année avant la saison ordinaire, parce que les vents avaient commencé à souffler bien plus tôt que les années précédentes. ... mais les vents eurent beau souffler, le fleuve demeurait toujours à sec, et l'on était déjà dans l'appréhension d'une famine générale. Cependant les pluies étaient tombées dans leur temps, et les eaux, qui descendent avec rapidité des montagnes, seraient entrées dans le Coloran plus tôt même qu'à l'ordinaire, si le roi de Maïssour n'en avait arrêté le cours par une digue énorme qu'il avait fait construire et qui occupait tout la largeur du canal. Son dessein était de détourner les eaux par cette digue, afin que, se répendant dans les canaux qu'il avait pratiqués, elles vinssent arroser ses campagnes. mais en même temps qu'il songeait à fertiliser ses terres et à augmenter ses revenus, il ruinait les deux royaumes voisins, celui de Maduré et celui de Tanjaour. Les eaux n'auraient commencé à y paraître que sur la fin de juillet, et le canal eût été tari dès la mi-septembre.
Les deux princes, attentifs au bien de leurs royaumes, furent irrités de cette entreprise: ils se liguèrent contre l'ennemi commun, afin de le contraindre par la force des armes à rompre une digue, si préjudiciable à leurs États. Ils faisaient déjà de grands préparatifs, lorsque le Coloran vengea par lui-même (comme on s'exprimait ici) l'affront que le roi faisait à ses eaux en les retenant captives. Tandis que les pluies furent médiocres sur les montagnes, la digue subsista, et les eaux coulèrent lentement dans les canaux préparés; mais dès que ces pluies tombèrent en abondance, le fleuve s'enfla de telle sorte, qu'il entr'ouvrit la digue, la renversa, et l'entraîna par la rapidité de son cours. Ainsi le prince de Maïssour, après bien des dépenses inutiles, se vit frustré tout-à-coup des richesses immenses qu'il s'était promises. Le canal ne fut pas longtemps à se remplir, et la joie fut d'autant plus grande parmi ces peuples, qu'ils s'attendaient déjà à une stérilité prochaine. ..."
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